Rodez : un budget primitif 2025 plus électoraliste qu'ambitieux pour le futur
Intervention de Joseph Donore lors du Conseil municipal de Rodez du 16/12/2024
N’en déplaise à M. le maire, tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes à Rodez. Loin s’en faut ! Et ce n’est pas ce budget primitif 2025 qui va y changer quelque chose. En effet, ce budget est plus électoraliste qu’il ne prépare aux défis futurs alors que rarement les collectivités locales n'auront été confrontées à autant d'incertitudes.
Les dépenses de fonctionnement qui étaient stables depuis de longues années, ne cessent d'augmenter depuis 2023 et ce, bien au-delà des évolutions nationales. C'est notamment le cas des dépenses à caractère général.
Parmi ces dépenses, on trouve l'important déficit généré par Festivada de 600 K€ en 2023 (hors charges salariales des personnels) et probablement autant, si ce n’est plus en 2024. Je rappelle que le déficit moyen d’Estivada était inférieur à 50 000 €.
En réalité, Festivada n'a d'autre but que de justifier le bien-fondé de l'acquisition des haras et de faire apparaître une fréquentation artificielle dont, au passage, moins de 25% sont des ruthénois. Une utilisation pour le moins contestable de l’argent public, en raison d’un prix d’entrée moitié moindre que ceux habituellement pratiqués par les organisateurs de spectacles concurrents.
Je tiens à rappeler ici qu’en dépit de maintes demandes, les groupes d'opposition attendent toujours le compte rendu financier détaillé de Festivada pour les années 2023 et 2024.
Je passe sur le nombre record de gratuités et réductions mises en place depuis cette année. Personne n’est dupe du caractère strictement électoraliste de ces mesures. La municipalité s’engage dans la spirale absurde et stérile du quoi qu’il en coûte, pourtant dénoncée au niveau de l’Etat par M. le maire.
Comment peut-on pleurnicher sur la baisse de la DGF tout en accentuant les dépenses de fonctionnement dont l’utilité reste pourtant à démontrer ?
Après des investissements au plus bas lors du mandat précédent (le prix à payer pour ramener la dette à zéro), la ville s'est lancée depuis 2020 dans quelques investissements coûteux et pour le moins démesurés (stade et haras pour 40 M€) et maintenant Amphithéatre (18 M€). Rappelons que ce dernier équipement construit en 1992, aurait dû faire l’objet de travaux de rénovation depuis de longues années. La ville fait aujourd’hui le choix pour le moins contestable et en catimini, de reconstruire l’équipement pour un prix prohibitif, là où une simple remise en état aurait couté quelques millions €. Aucun club sportif n’a jamais demandé la reconstruction.
Ces investissements déraisonnables se font au détriment d’équipements plus structurants, de nature à améliorer le cadre de vie quotidien des habitants et réduisent d’autant les marges de manœuvres futures.
Comment ne pas déplorer ici l’absence de véritable plan pluriannuel d’investissement prévoyant, dès le début du mandat, les principaux équipements à réaliser avec un coût prévisionnel et un calendrier de mise œuvre, comme le demandait la CRC dans son rapport. Ceci démontre à quel point nous sommes à Rodez dans une gestion politicienne au jour le jour, sans véritable vision prospective.
En raison de l’heure avancée, j’aurais prochainement l’occasion de revenir ultérieurement sur les arguments fallacieux évoqués régulièrement par le maire, en conseil et dans la presse, concernant la DGF (Dotation globale de fonctionnement)
Je doute que cet électoralisme débridé, poussé à l'extrême et activement soutenu par une propagande médiatique sans précédent, réussisse à tromper les électeurs.
A Rodez, la politique municipale se résume à une politique de gribouille strictement politicienne, conduite au jour le jour en fonction des échéances électorales, loin d’une politique réaliste proche des préoccupations de la population et qui prépare l’avenir.
Pour ces raisons je voterai contre ce budget primitif 2025.