Rodez : le coût réel de la reconstruction du stade Paul Lignon
La presse locale s’est fait l’écho, il y a quelques jours, de la destruction de la maison du rugby à Rodez. Située à proximité immédiate du stade Paul Lignon, le bâtiment a été détruit pour permettre la construction de la 4ème tribune et d’une zone de mobilité, côté rue de Vieussens.
La maison du rugby, en parfait état, avait été construite par l’actuelle majorité il y a un peu plus de 10 ans, pour la modique somme de 1 millions d’euros.
Ce n’est d’ailleurs pas la seule destruction d’un investissement réalisé par la ville afin de permettre la reconstruction du stade Paul Lignon. En effet, la tribune principale elle aussi entièrement rasée, avait fait l’objet d’importants travaux à l’intérieur en 2019. Près d’un million d’euros avaient été investis pour la mise aux normes du stade pour la ligue 2 : vestiaires, toilettes, salle de presse et autres.
La démolition de la tribune principale aurait pourtant pu être évitée. Certains projets de restructuration du stade soumis au jury prévoyaient en effet de la conserver en la réaménageant. Cette hypothèse qui permettait de substantielles économies, n’a pas été retenue par le maire et le jury qu’il présidait.
Il est vrai qu’à Rodez, la ville n’est pas à quelques millions prés. Ces démolitions qui auront coûté la bagatelle de 2 millions d’euros, ne sont rien au regard du coût final de reconstruction du stade qui devrait s’établir aux alentours de 30 millions d’euros…
Rappelons que le coût initial de rénovation du stade (on ne parlait pas alors de reconstruction) tel que présenté en conseil municipal du 22 février 2019 prévoyait un budget de 8,4 millions d’euros, soit nettement moins qu’un stade neuf à Malan, alors évalué à 20 millions d’euros. Un argument d’ailleurs utilisé par le maire pour conserver le stade en ville.
Au final, la ville de Rodez aura financé à elle seule plus de 50% du stade Paul Lignon, un équipement d’intérêt communautaire, qui aura coûté 32 millions d’euros aux finances de la ville ; le tout sans aucune place de stationnement… Qui a demandé un stade à ce prix ? Certainement pas les ruthénois ou les clubs de football ou de rugby !
Un coût pour le moins démesuré pour une ville de 24 500 h alors qu’une simple rénovation telle que prévue au départ n’aurait pas dépassé 15 millions d’euros.
Le coût élevé de reconstruction du stade Paul Lignon démontre au besoin la gabegie financière concernant quelques investissements disproportionnés réalisés à l’initiative du maire.
L’électoralisme nécessite-t-il de jeter ainsi l’argent du contribuable par les fenêtres à un moment où les collectivités vont devoir faire preuve d’économies et de rigueur ?
Joseph Donore