Communiqué de presse de Serge Julien et Joseph Donore du 31/03/2025
Communiqué du 31/03/2025 relatif au dernier Conseil municipal de Rodez sur la sécurité (non diffusé par la presse locale)
Des décisions prises dans la précipitation à la veille des élections
Annoncé au dernier moment par voie de presse, le maire de Rodez avait décidé d’organiser en urgence fin mars un conseil municipal en vue de la création d’une brigade de nuit de la police municipale.
Cette décision, prise dans l’urgence face au mécontentement de riverains excédés par une insécurité qui s’amplifient ces dernières années, n’est que de l’esbroufe. Le texte soumis au vote du Conseil municipal du 21 mars était approximatif avec nombre de mensonges et d’erreurs grossières. À un an des prochaines élections et après des années d’inaction en matière de sécurité, personne n’est dupe de cet intérêt soudain pour ces questions.
La police municipale
Pour preuve, le nombre de policiers municipaux est stable à 11 et non à 21 comme annoncé. A ce chiffre s’ajoute 6 ASVP (agents de surveillance de la voie publique) qui ne sont pas des policiers municipaux, plus spécialement chargés du stationnement et du marché de plein vent. Une mission très différente.
Le rôle premier de la police municipale est d’abord celui d’une police de proximité au service de la population, pour rassurer et dissuader à la fois. Porter le nombre de policiers à 18/20 paraît largement suffisant pour une ville de la taille de Rodez, soit un policier pour 1 300 h contre 2 000 h en moyenne.
Pour une meilleure efficacité, il est nécessaire d’avoir une plus forte présence de la police municipale sur le terrain. Selon l’article L2212-2 du CGCT : « La police municipale a pour objet d’assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publique ». Pour ce faire,
La vidéoprotection ne doit pas être confondue avec la vidéosurveillance
Preuve d’un travail bâclé, le maire et sa 1ère adjointe ont confondu vidéoprotection et vidéosurveillance. Près d’une cinquantaine de caméras de vidéoprotection installées sur la voie publique sont actuellement opérationnelles et reliées au centre de supervision urbain (CSU), soit 2 pour 1000 habitants. Ce qui est déjà considérable (Toulouse et Montpellier sont à 1 pour 1000 h). Pour plus d’efficience, il est nécessaire qu’un agent assermenté soit affecté au visionnage ponctuel pour orienter les interventions de la police municipale.
Augmenter à tout prix leur nombre ne réglera rien ! Contrairement à ce qui était annoncé dans la note soumise au élus, le déport des images du CSU vers le commissariat de Police va dans le bon sens mais ne permet en aucun cas de passer de la vidéoprotection à la vidéosurveillance qui n’est pas autorisée sur la voie publique.
La vidéoprotection permet la visualisation en direct des images par les agents assermentés. C’est cette utilisation du dispositif que permet la loi qu’il convient de développer.
Des annonces en pagaille pour tenter de calmer le mécontentement face à l’insécurité
• Création d’une brigade de nuit : Une extension des horaires jusqu’à 22/23 h paraît suffisant.
• Armement de la police municipale : souhaitable, sous réserve d’une formation continue adaptée.
• Respect du 30 km/h : Cela n’a de sens qui si l’on fait respecter la vitesse. Or ce n’est pas le cas.
• Eclairage public la nuit : Une décision initiale prise sans concertation. Un retour au bon sens !
La pleine et entière responsabilité du maire en matière de sécurité publique
M. Teyssèdre a affirmé lors de ce dernier Conseil que la sécurité publique relevait de la seule compétence de l’Etat, insinuant par là même que si elle n’était pas assurée, il ne pouvait en être tenu pour responsable.
Cette allégation est totalement fausse. Le maire semble oublier que l’ordre public est une responsabilité partagée entre l’Etat et la commune et qu’il ne peut s’en dédouaner. D’ailleurs, l’article L132-1 du CSI (code sécurité intérieure) précise : « Le maire concourt par son pouvoir de police à l’exercice des missions de sécurité publique et de prévention de la délinquance ».
Une information insuffisante pour juger de l’efficacité des mesures proposées
La note soumise au conseil municipal ne comportait aucun engagement, aucun calendrier ou information sur les conditions de mise en œuvre des mesures proposés et ne permettait pas de juger de la portée du dispositif de sécurité envisagé et de son efficacité réelle. Silence total sur : la convention de déport de la vidéoprotection, la convention de coordination avec la police nationale, l’évolution du continuum de sécurité, la doctrine d’emploi de la police municipale…
Un catalogue de mesures hétéroclites, à la veille des élections, ne suffit pas à rétablir la sécurité publique
Une fois de plus, face à l’urgence et la pression de la population, M. Teyssèdre se lance dans une opération médiatique afin de minimiser ses responsabilités. En tant que maire, son pouvoir de police lui donne compétence en matière de sécurité publique et de prévention de la délinquance.
Pourquoi avoir laissé la situation se dégrader, en dépit des nombreuses alertes et attendu la fin du mandat pour envisager de prendre de mesure pour lutter contre l’insécurité ? Un simple catalogue de mesures hétéroclites ne suffit pas à constituer une politique crédible et efficace face à la montée des incivilités, de la criminalité et des trafics de toutes sortes.
Il faut pour cela une réelle volonté politique que nous ne percevons pas chez M. Teyssèdre. Cet intérêt tardif pour la sécurité ne n’est autre que de la poudre aux yeux à la veille des élections municipales.
Serge Julien & Joseph Donore
Conseillers municipaux d’opposition de Rodez
PRECISIONS : Nos interventions lors du conseil municipal du 21 mars dernier n’ayant pas été relayées par la presse locale, une conférence de presse visant à informer les ruthénois de notre position et à faire part de nos critiques concernant la politique de sécurité conduite par M. Teyssèdre, a été organisée le 31 mars. Cette même presse n’a toutefois pas daigné être présente à cette conférence en dépit de nos relances. Notre communiqué adressé le lendemain n’a pas davantage été publié. Pas la moindre mention de nos critiques. La preuve est faite que le maire de Rodez ne supporte pas les opposants municipaux qui osent critiquer sa gestion. A Rodez, chacun le sait tout va très bien et ce qui va mal est la faute à la DGF, de l’Etat et des parlementaires !
M. le maire ne conçoit la démocratie à Rodez que si l’information lui est favorable. A défaut, elle purement et simplement bannie de la presse locale pour ne pas déplaire au seigneur des lieux. Non content d’utiliser le journal municipal à des fins de propagande, il tente d’imposer sa loi à la presse. Oui, la démocratie à Rodez est en danger.